Les cultures urbaines squattent la région

Publié le par Mat

Musique, danse, sport, arts visuels. La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) a présenté hier, au Cargö de Caen, son état des lieux des cultures urbaines en Basse-Normandie. Le fruit d’un recensement scrupuleux des activités liées à l’art urbain.

 

Qu’est-ce qui ressort de votre étude des culturelles urbaines dans la région?

Ariane Le Carpentier: Tout d’abord que le territoire bas-normand est fertile en la matière. Dans la région, on retrouve de nombreuses formes d’expression, des plus émergentes comme le slam aux plus anciennes telles que la danse. Dans l’ensemble, il y a beaucoup d’initiatives mais aussi des besoins dans le domaine de l’accompagnement. Enormément de projets sont structurés en toute autonomie, hors des circuits habituels, tant sur le champ des arts visuels que de la musique, de la danse, des sports ou du slam. Malgré tout, certains artistes commencent à bénéficier d’un rayonnement régional comme Connecticut (électro hip hop), Lilea Narrative (co-fondateur du label Purée noire) ou Le Milieu (slam musical)…


Ces cultures urbaines sont-elles conciliables avec le milieu rural?

Mériam Khaldi: Tout à fait. Il y a énormément de personnes qui font du slam ou du graffiti en milieu rural. Les pratiques et les lieux d’expression des cultures urbaines ne sont pas forcément les villes ou les quartiers, comme on l’entend souvent. Le terme « cultures urbaines » ne renvoie pas à un territoire mais à une esthétique : l’appropriation du territoire urbain. Et puis, il y a une immédiateté créative que l’on retrouve dans les cultures urbaines. Si l’on prend la danse hip-hop, par exemple, au départ, on pouvait la danser partout; pas nécessairement dans les salles de danse. Ensuite la pratique se professionnalise et s’institutionnalise. C’est le même processus pour les arts visuels.


Quels sont les pôles les plus dynamiques dans la région?

Ariane Le Carpentier: Les cultures urbaines sont bien représentées dans les grandes et moyennes agglomérations. Mais il y a vraiment un foisonnement des disciplines sur tout le territoire, avec des spécialités locales. Ainisi, le slam est très bien représenté autour de Cherbourg, notamment à Tourlaville. On va aussi en retrouver à Coutances, Ducey ou Caen. Pour la danse, des villes comme Vire, Flers, L’Aigle ou Lisieux se montrent très dynamiques.


Quels chantiers reste-t-il à mener afin de permettre à ces cultures de se développer?

Ariane Le Carpentier: Il reste à mieux accompagner les porteurs de projets, comme les équipes de centres d’animation, qui souhaitent mettre en avant les cultures urbaines. Il nous faut aussi travailler à la mise en réseaux et mieux informer les jeunes qui souhaiteraient développer leur pratique amateur. Nous devons enfin avoir la curiosité de prendre en compte ce qui apparaît sur le territoire et ne pas attendre des années pour reconnaitre ce qui est en train de se faire.



Ariane Le Carpentier, conseillère pour le développement culturel à la Drac et Mériam khaldi, chargée de mission (2e et 3e en partant de la droite) présentent le résultat d’un travail collectif mené avec l’association Musique en Normandie.

Publié dans Ouest France

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